- crânement
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• 1833; de 2. crâne♦ Vieilli D'une manière crâne. ⇒ bravement, courageusement. Il fit face crânement. Le torse crânement bombé. ⇒ fièrement.⇒CRÂNEMENT, adv.A.— Familier1. D'une manière crâne, brave, intrépide. Faire face crânement. Synon. bravement. Mourir crânement, mourir pour la révolution. cela terminerait tout, réglerait son compte bon ou mauvais (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1496). Monsieur de Lautréamont entendait cette fois et (...) il allait crânement ouvrir la porte et regardait (LORRAIN, Contes chandelle, 1897, p. 88).2. P. ext. D'une manière crâne, fière, prétentieuse. Bomber le torse crânement. Synon. fièrement. Il marchait crânement au milieu de la route, ayant toujours son air d'assurance et de fierté (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 40). Le chapeau crânement posé sur l'oreille (Ac. 1932).B.— Vx, pop. [Intensif, pour exprimer le superl. abs.] Rudement, très, extrêmement. Va, reviens m'habiller, car je veux être crânement belle! (BALZAC, Cous. Bette, 1846, p. 340). Dites à Du Camp que son affaire va crânement bien (NERVAL, Corresp., 1830-55, p. 224). Voilà une petite femme qui s'amuserait crânement, par exemple! (FEUILLET, Voy., 1884, pp. 246-247).Rem. La docum. atteste l'adv. péj. crânesquement. D'une manière un peu crâne, un peu fière. Une toque à galons d'or généralement sur la tête, en arrière, crânesquement (VERLAINE, Œuvres, t. 4, Mes prisons, 1893, p. 414).Prononc. et Orth. :[
]. Cf. crâne1. Ds Ac. 1932. Étymol. et Hist. 1833 (BOREL, Champavert, p. 229). Dér. de crâne2; suff. -(e)ment2. Fréq. abs. littér. : 72. Bbg. DARM. 1877, p. 122. — MAT. Louis-Philippe 1951, pp. 253-254. — SAIN. Lang. par. 1920, p. 123.
crânement [kʀɑnmɑ̃] adv.ÉTYM. 1833; de 2. crâne.❖1 Vieilli. D'une manière crâne. ⇒ Bravement, courageusement. || Il fit face crânement. || Le torse crânement bombé. ⇒ Fièrement. — Péj. ⇒ Vaniteusement.2 Vx, fam. Extrêmement, tout à fait. ⇒ Joliment. || « Quelqu'un de crânement heureux » (Goncourt, Manette Salomon, p. 430).0 On déchargeait toujours; des tombereaux jetaient leur charge à terre, comme une charge de pavés, ajoutant un flot aux autres flots, qui venaient maintenant battre le trottoir opposé. Et, du fond de la rue du Pont-Neuf, des files de voitures arrivaient, éternellement.— C'est crânement beau tout de même, murmurait Claude en extase.Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 43.
Encyclopédie Universelle. 2012.